Télescope grégorien
Attribué à Claude Paris (1703-1763)
Paris, deuxième tiers du XVIIIe siècle
Laiton, fer, acier, verre et cuir
Ce télescope n’est pas signé. Des comparaisons permettent de l’attribuer sans doute à Claude Paris, qui fut l’un des principaux fabricants parisiens de télescopes et de microscopes à partir de 1733. Il se compose d’un tube contenant deux optiques principales selon le système de réflexion dit « grégorien ». Au fond du tube principal, un premier miroir concave en acier reçoit la lumière et donc l’image, qui sont renvoyées et focalisées vers un deuxième miroir concave plus petit. Cette image est observée à l’autre extrémité du corps optique, à travers un trou pratiqué au centre du miroir primaire. Le tube principal est prolongé par un tube de plus petite section, appelé tube oculaire, par lequel l’observation s’effectue grâce à des lentilles. Pour le réglage de netteté, une vis sans fin est installée le long du tube principal : elle permet de faire varier la distance entre les deux miroirs. L’image observée n’est pas inversée, ce qui offre la possibilité d’observations terrestres en plus des observations astronomiques.
Le télescope grégorien est l’un des premiers systèmes d’observation des lointains, théorisé en 1663 dans Optica Promota par James Gregory (1638-1675), mathématicien et astronome écossais. Il est construit pour la première fois en 1673 en collaboration avec le physicien anglais Robert Hooke (1635-1703). Pendant tout le XVIIIe siècle, les télescopes grégoriens sont des instruments que l’on retrouve dans de nombreux cabinets de physique. Ils montrent la diffusion du goût pour les sciences dans la population « éclairée », au-delà du seul cercle des savants.