Musées de Langres – Maison des Lumières Denis Diderot – Musée d'Art et d'Histoire

Le peintre et sculpteur Gustave Courbet est le chef de file du courant réaliste qui voit le jour au milieu du XIX^e siècle, en réaction au romantisme qui l’a précédé. Ce paysage de tempête au ciel menaçant, traité en camaïeu de bleu et de gris, est rehaussé de touches blanches qui font ressortir les nuages et l’écume de vagues venant mourir contre les roches d’une falaise noire au sommet brun-rouge. Au centre, deux oiseaux luttent contre le vent. La palette de tons sombres comme les touches épaisses suggèrent la force des éléments et l’intensité de la scène. Cette œuvre, sans doute réalisée au début des années 1870, fait référence au séjour du peintre à Étretat en Normandie, où il se consacra à une série de paysages marins. Ce sujet eut un grand succès et plusieurs œuvres, dont celle-ci sans doute, ont été réalisées en collaboration avec l’atelier du peintre, ou directement par un membre de cet atelier. Une signature est bien visible, en brun-rouge, en bas à gauche. Elle a peut-être été ajoutée postérieurement pour des raisons commerciales.

Cette scène de tempête faisait partie de la collection des frères Charles (1848-1920) et Joseph (1850-1941) Royer, amateurs d’art langrois qui avaient constitué à la fin du XIX^e siècle et durant la première moitié du XX^e siècle une importante collection de peintures, d’arts décoratifs et de bibliophilie. Il n’est pas impossible que cette œuvre ait été achetée en 1897 par Charles Royer, en même temps que l’acquisition par le musée de la toile Une combe dans le Jura, du même peintre, à l’occasion d’une exposition d’œuvres de Courbet à l’École des Beaux-arts de Paris. Il était en effet membre de la Société Historique et Archéologique de Langres, gestionnaire du musée, et fut chargé de l’achat de la toile montrant le paysage jurassien.